Situé en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso s’étend sur 272 967 km2 et compte 23,3 millions d’habitants (PNUD, 2023), dont 43% ont entre 0 et 14 ans. Autrefois considéré comme un Pays relativement stable, ce dernier traverse depuis quelques années une série de crises institutionnelles et sociales qui ont profondément modifié son paysage politique. De plus, touché par le terrorisme islamiste, le Burkina Faso subit des infiltrations d’extrémistes qui déstabilisent principalement les régions frontalières avec le Mali et le Niger, mais aussi la capitale Ouagadougou, qui a été frappée par un grave attentat en janvier 2016.
La situation humanitaire au Burkina Faso en 2023 est plus préoccupante que jamais. Un Burkinabè sur 5, soit 4.7 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire et environ un Burkinabè sur 10, soit 1.9 millions de personnes, est déplacé à l’intérieur du pays en raison de catastrophes naturelles ou du manque de nourriture. Les besoins des personnes touchées ont augmenté tant en termes de gravité que d’étendue géographique par rapport à 2022. Les plans nationaux pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et réduire la pauvreté visent à affronter des éléments clé qui touchent de nombreuses familles, notamment les enfants de moins de cinq ans, en particulier :
- la production agricole limitée due à la dégradation des terres, ainsi qu’à une insuffisante connaissance et adoption de meilleurs pratiques agricoles et de la fertilisation des sols ;
- Le mauvais état nutritionnel de la population (enfant de moins de 5 ans et femmes enceintes et allaitantes), qui s’explique par le nombre élevé d’enfants d’âge compris entre 6 et 59 mois souffrant de malnutrition aiguë, environ une augmentation de 10% des cas par rapport à la dernière analyse (octobre 2020-juillet 2021), et par une augmentation des cas de SAM (Severe Acute Malnutrition) de plus de 18% par rapport à l’année dernière ;
- l'absence de formation pour soutenir le développement d’activités génératrices de revenu (AGR), qui sont quasiment inexistantes. Ces éléments conduisent à une détérioration des moyens de subsistance et de la cohésion sociale. Les faibles revenus des ménages peuvent être en partie expliqués par la faible productivité ainsi que par l’instabilité du marché des produits agricoles, la vente à bas prix et la faible diversification des sources de revenus.
NutriAid intervient au Burkina Faso depuis 2016, où elle réalise des programmes de lutte contre la malnutrition infantile, en particulier en faveur des agriculteurs de Ziniaré et Zitenga, deux communautés situées dans une zone satellite de la capitale Ouagadougou. Dans les sites de culture identifiés et assignés par les plans de développement régional aux coopératives d’agriculteurs, des cultures ont été mises en production en utilisant les techniques agricoles traditionnelles, en renforçant les prestations grâce à la formation technique et en distribuant des semences améliorées. Le choix est guidé par le fait que ces techniques ont évolué dans le contexte local et font donc déjà partie intégrante du patrimoine culturel collectif. Celles-ci reposent sur des technologies simples, facilement applicables, et qui ne nécessitent pas l’introduction d’éléments externes. Elles ont également l’avantage de se caractériser par de faibles coûts de gestion et un impact environnemental réduit. Le projet, financé par la Présidence du Conseil des Ministres, a produit des résultats par rapport aux objectifs liés à la sécurité alimentaire, au renforcement des capacités productives des petits agriculteurs, à la restauration des terres dégradées et à la promotion de bonnes pratiques alimentaires et de dynamiques de développement durable.